Les douze salopards sont de retour sur vos écrans

Par le petit bout de ma lorgnette -  La chronique de Jean-Yves Duval Dessin Philippe Morelle
Par le petit bout de ma lorgnette -  La chronique de Jean-Yves Duval - Dessin : Philippe Morelle

« INFO BFMTV. Douze personnes ont été interpellées dans le cadre
de l’enquête ouverte après l’attaque à la voiture-bélier du domicile
du maire de L’Haÿ-les-Roses dans la nuit du samedi 1 er juillet »

En lisant cette dépêche j’ai immédiatement pensé au film de Robert
Aldrich, « Les douze salopards » sorti en 1967 avec Lee Marvin et
Charles Bronson. Car ce sont bien douze salopards que la police a mis
en garde à vue suite à l’attaque ciblée du domicile de Vincent Jeanbrun,
le maire de cette commune de la banlieue parisienne. Rappelons
brièvement les faits, la France connaissait alors sa troisième nuit
d’émeutes urbaines quand plusieurs individus décident de lancer un
véhicule (volé) en flammes sur le portail de l’habitation, puis d’envoyer
sur celle-ci des mortiers de feux d’artifice depuis le jardin.
En l’absence du maire à son domicile sa femme et leurs deux enfants
réussissent alors à s’enfuir et dans leur fuite l’épouse fait une chute et se
blesse. Elle sera hospitalisée par la suite. On imagine le climat de terreur
qu’elle et ses enfants ont vécu. Les faits étaient jugés suffisamment
graves pour qu’une enquête pour « tentative d’assassinat » soit ouverte
par le procureur de la République.
Aujourd’hui, deux semaines plus tard les enquêteurs de la PJ du Val-de-
Marne ont donc interpellé douze individus, douze salopards, habitants de
la commune de L’Haÿ-les-Roses, tous majeurs, le plus jeune est âgé de
18 ans, dont certains sont déjà connus des services de police, comme
c’est surprenant.

A la différence des personnages du film, douze criminels, qui vont
accomplir durant la Seconde Guerre mondiale une mission suicide en
échange d’une amnistie, ceux de L’Haÿ-les-Roses sont de vulgaires
crapules qui méritent de purger de longues années de prison, en
espérant que la main de la justice ne tremble pas.
Des crapules doublées de lâches pour avoir osé s’en prendre anonymement à la
famille d’un élu local dévoué pour sa commune. Des crapules et des
lâches, mais aussi des criminels, ce qui fait bien d’eux douze salopards
pour qui le film ne peut pas se terminer sur une Happy End !

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