La parenthèse aura été de courte durée, et une semaine après « La
morosité, un mal français » qui se voulait une chronique d’actualité
bisournours, il nous faut revenir aux fondamentaux de la société
actuelle, à savoir la violence, l’agressivité, la dangerosité, y
compris dans un secteur où on devrait plutôt trouver le plaisir, la joie
communicative et le bonheur d’être ensemble, je veux parler du
sport.
Après les évènements de Montpellier-Clermont, ce qui s’est passé
samedi dernier à Marseille relève de l’innommable car on retrouve dans
la cocotte-minute en ébullition des abords du stade vélodrome tous les
ingrédients propres à faire exploser le couvercle : chauvinisme exacerbé
de certains supporters, racisme, homophobie et antisémitisme de la part
d’autres, le tout sur fond de haine, d’injures et de coups. Autant de
comportements regrettables, haïssables et condamnables.
Résultat, Fabio Grosso, l’entraîneur de l’OL grièvement blessé, atteint
par des éclats de verre suite à un jet de canettes, avec une ITT de trente
jours, caillassage des bus de l’OL et des supporters lyonnais et
annulation du match alors que 50 000 personnes étaient déjà présentes
dans le stade. Un véritable cauchemar, une soirée de merde !
Et quand il n’est pas question de violences dans les stades de foot ce
sont les gestes déplacés envers des joueuses féminines relevant d’un
sexisme passé de mode, comme cela a été le cas lors de la récente
coupe du monde par le président de la Fédération espagnole, Luis
Rubiales embrassant sur la bouche l’attaquante Jeni Hermoso, un baiser
forcé, sur le podium, après le sacre de la Roja. Résultat, le macho a été
limogé et ce n’est que justice.
Et je pourrais multiplier à l’infini les exemples d’incidents graves qui ont
émaillé l’histoire du ballon rond au cours des dernières années, entre
sexe, drogue et fric.
Mais sur quelle planète foot, vit-on ? Que sont devenues les vertus que
le sport prétend incarner : loyauté, courage, solidarité, esprit d’équipe,
respect, etc. et quel exemple donnent de tels individus à nos jeunes ?
J’entends déjà certains dirigeants de clubs dire, « oui, bien sûr ce sont là
des dérives déplorables, mais sans supporters que deviendrions-
nous ? », d’accord mais alors à quand des sanctions exemplaires pour
les fauteurs de troubles ? Déjà des familles entières ne vont plus assister
à des rencontres par peur de la « castagne » et de finir la soirée à
l’hôpital.
George Orwell a écrit à propos du ballon rond : « Le football est la
continuation de la guerre par d’autres moyens », une guerre jusque-là
sans morts, mais jusqu’à quand ?