L’Intelligence Artificielle, le meilleur des mondes ?

Par le petit bout de ma lorgnette -  La chronique de Jean-Yves Duval Dessin Philippe Morelle
Par le petit bout de ma lorgnette -  La chronique de Jean-Yves Duval - Dessin : Philippe Morelle

C’est le dernier sujet à la mode dont tout le monde parle à l’apéro, l’IA,
entendez l’Intelligence Artificielle. A en croire certains c’est une nouvelle
révolution qui s’avance, pour d’autres un enjeu de civilisation.

Les superlatifs ne sont pas assez nombreux pour décrire ce véritable cœur
du réacteur de la nouvelle révolution technologique. Cette IA dont les
actuels maîtres des horloges sont les GAFAM, « Google, Amazon,
Facebook, Apple et Microsoft ». De quoi parle-t-on ? De ChatGPT
notamment, ce nouveau logiciel d’intelligence artificielle. Au demeurant
celui-ci est-il à peine sorti des cerveaux de ses pères fondateurs qu’il est
interdit dans certaines écoles, au prétexte qu’il ne permet pas une
égalité des chances pour tous. La discrimination intellectuelle, ça vous
parle ?
Pourtant il était urgent que l’intelligence « artificielle » vienne au secours
de l’intelligence « naturelle » chez certains d’entre nous. Tellement
« naturelle » d’ailleurs qu’on la soupçonne inexistante à voir à quel point
les cerveaux de beaucoup d’individus sont ramollis comme jamais ils ne
l’ont été. Cet abrutissement est-il dû, comme certains le pensent, à un
usage abusif des jeux vidéo, à une surdose des programmes de
télévision, à une utilisation inconsidérée des smartphones ? A moins que
le Covid ne soit passé par là. Quoi qu’il en soit on se demande où sont
passés la réflexion, l’esprit critique, la raison même. Place aujourd’hui au
« copier-coller » où la plupart des gens se bornent à répéter comme des
perroquets ce qu’ils ont entendu à satiété sur les chaînes d’infos en
continu, où on ne reconnaît même plus les vrais spécialistes des faux
experts, les vrais sachants des faux connaisseurs. Les fake-news sont
devenus la nouvelle religion et la désinformation, l’intox sont paroles
d’évangile.
Vive l’Intelligence Artificielle qui va au moins combler le vide cervical
sidéral de beaucoup de nos compatriotes complètement décérébrés.
Vive également la robotique humanoïde, dont les prototypes sont
fabriqués dans la Silicon Valley en Californie et dans certains campus
chinois. Déjà les premiers robots de gardiennage sont à l’étude et des
androïdes bipèdes font bientôt faire leur apparition pour effectuer des
patrouilles de nuit. On est très loin des premiers robots des années 1980
dans les chaînes d’assemblage de nos usines. Plusieurs restaurants ont
déjà suppléé au manque de personnel grâce à des petits robots qui vous
apportent votre assiette à votre table, avec le sourire en plus. Une start-
up chinoise prépare pour demain la fabrication d’un robot capable de
percevoir l’espace en 3D, de reconnaître les individus, leurs gestes,
leurs expressions et même leurs émotions. La cyber police est là,
oubliés les Starsky et Hutch, déjà grâce à la reconnaissance faciale la
police de Pékin ou de Shangaï est en mesure d’identifier chaque
personne présente dans un défilé de manifestants … et d’arrêter les plus
radicaux dès leur retour à leur domicile. Où quand la technologie est au
service du totalitarisme ! Le futur robot, policier ou non, mesurera 1,60
mètres, pèsera 60 kilos et fonctionnera à l’électricité avec une autonomie
de cinq heures. Il sera bipède, doté de mains et remplacera aisément
dans le secteur de la logistique les manutentionnaires grâce à leur
exosquelette leur permettant de déplacer des charges très lourdes. Déjà
l’armée US expérimente ses premiers robots chiens et d’ici quelques
années les fantassins ne seront plus de chair et de sang mais de titane
et d’électronique en guise d’enveloppe physique, à l’image de Robot-
Cop. Nos sociétés veulent bien faire la guerre mais exigent zéro mort.
Les fans d’Espace Game vont s’en donner à cœur joie. De plus, grâce à
l’IA leurs modèles de langage étendus leur permettront d’imiter les
réponses humaines à des questions et de tenir des conversations.
Celles-ci seront-elles plus intelligibles que celles résultant de
l’intelligence « naturelle », attendons un peu pour voir.

Moralité de l’histoire, en même temps qu’un grand nombre de nos
contemporains a, au cours des dernières décennies, sombré dans la
bêtise, une infime minorité d’entre eux a développé des logiciels et des
robots qui demain gèreront les affaires de la cité, faisant de nous des
êtres serviles … comme l’étaient les robots d’hier. Et comme, grâce aux
avancées scientifiques des laboratoires de Google, nous pourrons vivre
jusqu’à cent vingt ans, avant d’atteindre l’immortalité, autant dire que
nous allons trouver très longs ces temps modernes de l’esclavage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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