Quand la couardise a remplacé le courage politique ! 

Par le petit bout de ma lorgnette -  La chronique de Jean-Yves Duval Dessin Philippe Morelle
Par le petit bout de ma lorgnette -  La chronique de Jean-Yves Duval - Dessin : Philippe Morelle

Quand la couardise a remplacé le courage politique !

Certains trouveront qu’Elisabeth Borne est un peu bornée, et que faute d’avoir écouté les oppositions à l’Assemblée nationale et au Sénat, mais aussi les manifestants dans les rues des différentes villes de France, de même que les grévistes, force a été pour elle de recourir au 49-3. Autant de temps passé, jour et nuit, au palais Bourbon et à celui du Luxembourg, autant d’anathèmes lancées comme autant de noms d’oiseaux dans l’hémicycle, ces dizaines de milliers d’amendements et tous ces aller-retour entre les deux assemblées, tout ça pour ça, c’est pitoyable !

Et je ne parle pas des désagréments subis par les voyageurs de la SNCF, et des transports publics, de ces poubelles non évacuées de nos rues infestées de rats, de ces station-service à sec, de ces écoles fermées, etc.

Au prétexte que lorsqu’on élit le chef de l’Etat pour cinq ans, de même que les parlementaires, ceux-ci, peuvent, au bénéfice d’un résultat au scrutin majoritaire, nous faire avaler n’importe quel projet ou proposition de loi, est pour le moins absurde ! Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans l’hexagone ! Nous voyageons en absurdie.

Ce n’est pas un blanc-seing qui est ainsi confié à nos édiles par le peuple, même si tel ou tel projet est inscrit dans un programme fourre-tout que personne n’a lu. Lorsqu’une réforme, comme celle des retraites, est à ce point contestée dans le pays, (plus de 60% des français y sont hostiles) soit on la retire, soit on retourne devant les électeurs pour obtenir qu’ils réitèrent, ou non, leur confiance dans leurs dirigeants, y compris le premier d’entre eux.

En fondant la cinquième République, son fondateur le général de Gaulle, avait inscrit dans la constitution la procédure du référendum, à laquelle il a recouru régulièrement, jusqu’au jour, où désavoué, il a quitté l’Elysée et est retourné à Colombey-les-deux églises. C’est ce qui s’appelle le courage politique.

Depuis, ses successeurs ont bien pris garde de l’utiliser par crainte d’un NON. C’est ce qui s’appelle la couardise politique.

On arrive à se poser la question : Est-ce qu’en démocratie, nos élus auraient peur du verdict populaire qui fonde la légitimité des personnes chargées de nous représenter, et de nous diriger ? Depuis la démocratie grecque, le peuple est souverain, comme le dit l’adage « Vox populi, Vox Dei », il serait grand temps que nos dirigeants s’en souviennent et ne confisquent le pouvoir à leur seul profit.

A quand le retour du vrai courage politique chez nos dirigeants ? De Gaulle doit se retourner dans sa tombe en voyant une telle « chienlit » parlementaire.

 

 

 

 

 

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