Monsieur le Président, respectez la fonction et les français !

Par le petit bout de ma lorgnette -  La chronique de Jean-Yves Duval Dessin Philippe Morelle
Par le petit bout de ma lorgnette -  La chronique de Jean-Yves Duval - Dessin : Philippe Morelle

Monsieur le Président, respectez la fonction et les français !

Emmanuel Macron qui accorde une interview à « Pif le chien », ou
Marlène Shiappa qui choisit « Play-Boy » pour s’exprimer, à quand un
entretien de Bruno Le Maire, ministre de l’économie, dans « Picsou
magazine », d’Elisabeth Born dans « Nous Deux », et Eric Dupont
Moretti dans la revue « Gay » ?
Aujourd’hui la mode est de casser les codes, comme les députés
Insoumis qui se refusent à porter une cravate dans l’hémicycle de
l’Assemblée Nationale, au mépris des règles relevant de la simple
courtoisie républicaine. La conséquence de tout cela est qu’on
désacralise la parole publique, qui n’en demandait pas tant.
Sous prétexte de jeunisme et de modernité, Emmanuel Macron a
largement inspiré cette communication « new-look » et on s’interroge sur
sa prochaine invention, attendons-nous à ce qu’il reçoive le roi
d’Angleterre Charles III, lors de sa prochaine visite officielle en France,
en tongs, ou en mules Balenciaga (6.900 euros la paire). Et cette attitude
désinvolte, la main dans la poche, au moment de la photo officielle avec
le président chinois Xi Jinping ces jours-ci à Pékin, il se croyait où, dans
une réunion de l’amicale des anciens de Sciences-Po ?
L’exemple de cette désacralisation de la fonction présidentielle a été
initié par Valéry Giscard d’Estaing himself, lorsqu’il invita des éboueurs
maliens à partager son petit déjeuner en compagnie d’Anne-Aymone.
Côté prout-prout, il était difficile de faire mieux. Il poursuivit en s’invitant
dans des familles de français moyens à l’heure du JT, apportant son
propre panier de provisions, avant, un peu plus tard, de se livrer à un
récital d’accordéon avec Yvette Horner. On imagine de Gaulle jouant du
clairon !
De Nicolas Sarkozy, on retiendra sa familiarité lorsqu’il s’adressait « aux
gens », comme dit Mélenchon, en les tutoyant, quand il ne les interpellait
pas de façon méprisante, tel un sale gosse vulgaire et mal élevé, d’une
réplique devenue culte « Casse-toi, pauvre con ! » Superbe vocabulaire
que voilà, Molière doit se retourner dans sa tombe.

Quant à François Hollande, l’homme qui voulait être un président
ordinaire on ne compte plus ses blagounettes de mauvais goût. Avec
son style Pierre Richard on retiendra ses road trips en scooter à travers
les rues de Paris à l’heure du laitier pour apporter des croissants chauds
à sa dulcinée Julie Gayet, sans oublier cette fichue cravate qui
s’obstinait à pencher vers la droite, lui l’homme de gôche. Certains petits
facétieux ont noté que sur 2 220 apparitions publiques il l’avait portée
1 115 fois de travers (sic). Quant à sa célèbre phrase sur les « sans-
dents » elle restera longtemps dans les annales élyséennes. On la doit à
son ex-compagne Valérie Trierweller qui la rapporte dans son livre
« Merci pour son moment », précisant que F. Hollande l’employait pour
qualifier les pauvres « qu’il n’aimait pas ». Il était paraît-il très fier de son
trait d’humour. Il est bien le seul.
Jamais les publications trash, comme « Closer » ou « France
Dimanche » et les paparazzi ne s’en seront donné autant à cœur joie
pour révéler les évènements cataclysmiques dont ce président a été
victime, comme ce jour d’août 2014 sur l’île de Sein où il a subi un
véritable déluge, suscitant de nombreux sarcasmes. Je ne saurais
terminerai cette énumération sans évoquer cette photo le montrant la
tête couverte d’une chapka et d’une pelisse à fourrure lors d’un voyage
au Kazakhstan. Plus ridicule que cela, tu meurs !

Un chef de l’Etat digne de ce nom devrait de surveiller son langage, ses
attitudes et ses accoutrements. A défaut de se respecter lui-même qu’il
respecte du moins la fonction, et accessoirement les français qui l’ont élu
à cette responsabilité prestigieuse. Est-ce trop demander ?

 

 

 

 

 

 

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