Les Césars obscurs de la force !
Chaque année à Stockholm à cette époque l’Académie royale des
sciences de Suède décerne les Nobel de la paix, de littérature, de
médecine, de mathématiques et de physique chimie. Ces prix, créés en
1901, par Alfred Nobel récompensent des lauréats prestigieux et des
travaux « ayant apporté le plus grand bénéfice à l’humanité ».
En France, moins sérieusement, il existe le « Press club humour et
politique » dont le jury récompense depuis vingt ans les hommes
politiques français auteurs des phrases les plus hilarantes de l’année, à
l’exemple de celle de Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, qui
sur Twitter le 9 février dernier déclarait ; « Les stations-service sont le
seul endroit en France où celui qui tient le pistolet est aussi celui qui se
fait braquer ».
De même qu’à côté de l’aspect officiel du festival d’Avignon, il existe un
festival « off », qu’à côté de la magie noire il existe la magie blanche, de
la culture, la contre-culture, etc. j’ai imaginé que West News pourrait
organiser une cérémonie où l’on montrerait du doigt non pas des
hommes éminents et des travaux émérites, mais des personnages
sulfureux et leurs actes nuisibles. Son nom : « Les Césars obscurs de
la force »
Ainsi la palme 2022, pour le dirigeant le plus belliqueux revient à …
Vladimir Poutine. Son invasion de l’Ukraine, un pays indépendant et
souverain, à l’origine d’une première guerre européenne depuis 1945,
ses bombardements de civils, ses crimes de guerre, son annexion
illégale de quatre régions du Donbass font de lui un nominé
incontestable.
La palme du dirigeant le plus servile a été attribuée à … Alexandre
Loukachneko, qui dirige la Biélorussie d’une main de fer depuis vingt-huit
ans et qui se qualifie lui-même « le dernier des dictateurs ». Il n’a pas
trouvé mieux que d’offrir au maître du Kremlin pour son soixante-
dixième anniversaire, le 7 octobre dernier, un tracteur biélorusse « avec
semoir ». Il paraîtrait que Vladimir Poutine ayant jugé ce cadeau
incongru l’a renvoyé à son expéditeur.
Le prix West News du plus grand Va-t-en guerre est quant à lui remis à
… Ramzam Kadyrov le leader totalitaire tchétchène, tortionnaire
condamné unanimement sur le plan international. Il n’a rien trouvé de
mieux que d’enrôler dans la guerre contre l’Ukraine ses trois fils
adolescents, respectivement âgés de16, 15 et 14 ans. La Cour criminelle
internationale a qualifié cet acte de crime de guerre. Non content de cela
Kakyrov a sommé Moscou de « brandir l’arme nucléaire ».
La palme du dirigeant le plus cynique revient sans conteste à … Xi
Jinping maître incontesté de l’Empire du milieu qui vient de se
représenter pour la troisième fois, à la tête du PC et de la présidence de
la Chine. En se rendant au Palais des congrès pour le XXème congrès il
pudiquement détourné les yeux des banderoles installées le 13 octobre
sur le pont Sitong à Pékin s’élevant contre la politique sanitaire chinoise
et le président lui-même. Des slogans appelaient ouvertement à la
révolte et la grève « contre le dictateur et le traître Xi Jinping ». Images
immédiatement censurées sur les réseaux sociaux. Du jamais vu dans
l’espace public chinois.
Enfin, Le prix de la stupidité est collectif, il échoit à … la bande de
mollahs qui gouverne l’Iran. Après la mort de la jeune kurde Mahsa
Amini, arrêtée par la police des mœurs pour un voile mal ajusté, celle-ci
a en effet réussi à provoquer des manifestations monstres de femmes
iraniennes dans les trente et une provinces du pays et transformer une
contestation, qui au départ concernait seulement le voile en émeutes de
rue contre le régime islamiste lui-même et contre l’Ayatollah Khameinei.
Avoir suscité dans le pays la plus grande colère en quarante ans de
République islamiste, un vrai tour de force dont les opposants eux-
mêmes n’auraient pu rêver mieux !
Rendez-vous l’année prochaine pour l’attribution des futurs Césars
obscurs de la force
