Nous vivons à l’heure des apprentis sorciers

Par le petit bout de ma lorgnette -  La chronique de Jean-Yves Duval Dessin Philippe Morelle
Par le petit bout de ma lorgnette -  La chronique de Jean-Yves Duval - Dessin : Philippe Morelle

A Marseille une jeune femme vient de mourir suite à un tir dans la rue de Kalachnikov, elle est ce qu’on appelle une victime collatérale. Au Maroc et en Libye,  pour cause cette fois de tremblement de terre et d’inondations, on ne compte plus, là aussi  le nombre de victimes, collatérales.

Mourir jeune d’une balle perdue est particulièrement absurde et injuste. Cette jeune femme ne demandait rien à personne, elle était chez elle, tranquillement, dans son appartement d’un des quartiers de la cité Phocéenne lorsque, depuis la rue, suite au tir d’un petit malfrat des réseaux de la drogue une des balles de sa Kalachnikov a traversé le mur et l’a tué. On oublie trop souvent la puissance de ce fusil d’assaut qu’on ne devrait trouver que sur les théâtres de guerre et qui aujourd’hui pullulent dans les cités. Paix à cette jeune femme innocente, victime de la guerre des gangs qui sévit à Marseille, sur fond de trafic de drogue. Dans cette ville la vie d’une personne ne vaut même pas le prix d’une dose de cocaïne ou de crack. Et du haut de sa colline la « Bonne Mère » de la basilique Notre-Dame de La Garde,  » ne peut qu’assister, impuissante, à ce carnage.

De l’autre côté de la Méditerranée, au Maroc, Allah n’a pas su davantage protéger les marocains d’un séisme, qui à ce jour a déjà fait plus de trois mille morts, des dizaines de milliers de blessés et de nombreux disparus.  Sans parler d’une multitude de sans-abris. Même les mosquées historiques ont fait les frais du tremblement de terre et leurs minarets lézardés ne permettront plus au muezzin d’appeler à la prière.

Non loin de là, en Libye, ou Dieu est également aux abonnés absents,  on compte déjà plus de dix mille morts suite a des inondations gigantesques. Ce sont la autant de catastrophes naturelles qui ont, un peu plus tôt, endeuillé la Grèce, le Canada, la Floride, la Chine, etc.

A croire que notre bonne vieille Terre se venge à travers tous ces mégas incendies, ces inondations désastreuses,  de tous les assauts qu’on lui a fait subir (déforestation, pollution, etc.)  depuis l’ère industrielle.

Et comme si toutes ces calamités ne suffisaient pas on continue de s’étriper en Ukraine, au Soudan et à mourir de faim en Afrique.  Notre planète est devenue un baril de poudre, en proie aux dictateurs  dont certains allument périodiquement une mèche. Nous vivons l’époque des apprentis sorciers et nous marchons continuellement sur le fil du rasoir. Jusqu’à quand ?

A l’heure de cette sombre rentrée, j’aurais encore pu évoquer, ici en France, les jeunes victimes, trop nombreuses, du harcèlement scolaire,  sans parler des violences familiales, mais assez de sujets de déprime ! Gardons-en un peu pour les mois à venir, dès fois que les bonnes nouvelles viendraient à occuper le devant de la scène et à supplanter les mauvaises.

On a le droit de rêver et d’espérer. Avant que cela aussi ne disparaisse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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