Ma chronique estivale : Des voitures électriques au silence des agneaux

Par le petit bout de ma lorgnette -  La chronique de Jean-Yves Duval Dessin Philippe Morelle
Par le petit bout de ma lorgnette -  La chronique de Jean-Yves Duval - Dessin : Philippe Morelle

Il y a parfois des informations qui laissent perplexes, comme cette
promotion qu’on nous fait quotidiennement pour les voitures électriques,
à un moment où l’électricité n’a jamais été aussi chère (+ 10 % au 1 er
juillet) et ne va cesser d’augmenter dans des proportions
stratosphériques. Il suffit pour s’en convaincre de constater le nombre de
fermetures de boulangeries dont les factures EDF chauffent plus que le
four à pain et où le boulanger cuit sous les dettes. A un moment aussi
où, pour cause de canicule, on s’apprête à fermer deux centrales
nucléaires, l’une dans la Drôme et l’autre dans les Bouches-du-Rhône,
au motif que l’eau utilisé pour le refroidissement des réacteurs est trop
chaude lorsqu’elle est rejetée dans la rivière. Eh oui, Einstein, on avait
juste oublié que pour produire de l’électricité on a besoin … d’eau,
CQFD !
De la même façon j’ai découvert récemment que pour fabriquer une
batterie de Tesla, voiture électrique, il faut :
– 12 tonnes de saumur pour le lithium,
– 15 tonnes de minerai pour le cobalt,
– 3 tonnes de minerai pour le nickel,
– 12 tonnes de minerai pour le cuivre.
Ajouter à cela que pour obtenir ce qui précède il faut déplacer quelques
250 tonnes de croûte terrestre aux quatre coins du monde.
Et c’est sans compter que pour un Paris-Bordeaux il faut envisager
quatre arrêts pour faire le plein, en plus des arrêts-pipi, et prévoir si on a
la chance d’avoir un distributeur qui fonctionne à la station, et qu’il ne
faille pas faire la queue, environ une demi-heure pour remplir le
réservoir, ce qui au bas mot rallonge votre temps de trajet de plus de
deux heures, c’est votre belle-mère à l’arrière de la voiture qui est
contente.
Bravo, et merci la féé électricité !
Et si ce n’était que cela, mais cette histoire de voiture électrique n’est
qu’un des multiples avatars de nos sociétés, comme le dit
merveilleusement Anthony Hopkins, vous savez le Dr Hanibal Lecter du
film « Le silence des agneaux » qui sait être philosophe quand il n’est
pas tueur en série.
« Nous vivons dans un monde où les funérailles sont plus importantes
que les morts, le mariage est plus important que l’amour, l’apparence est
plus importante que l’esprit. Nous vivons dans une culture de l’emballage
qui méprise le contenu »
Merci Docteur Lecter, c’est un plaisir de vous connaître.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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