Quand les crêpes ne sont pas en odeur de sainteté en Bretagne

Par le petit bout de ma lorgnette -  La chronique de Jean-Yves Duval Dessin Philippe Morelle
Par le petit bout de ma lorgnette -  La chronique de Jean-Yves Duval - Dessin : Philippe Morelle

Quand les crêpes ne sont pas en odeur de sainteté en Bretagne
Quand les crêpes ne sont pas en odeur de sainteté en Bretagne

Dans ma précédente chronique je dénonçais l’absurdité de certains élus
à vouloir féminiser le nom de leur ville, soi-disant, afin de défendre la
cause des femmes. Quelle tartuferie ! On croirait ce genre d’initiative
sortie d’un sketch de Roland Magdane et les cloches du ridicule en
tintent encore à Pantin, à qui Bertrand Kern, le maire à cru bon, pour un
an, d’ajouter la voyelle E pour devenir « Pantine ».
Notre époque est ainsi fertile en gadgets inutiles comme si pour Bertrand
Kern il n’y avait pas plus urgent que de féminiser le nom d’une ville que
l’OMS a qualifié en 2016 de commune « la plus polluée de France en
particules fines ». Quand Cassis deviendra-t-il (elle) Groseille ? A
quand, en réaction, la masculinisation de certains noms et faire ainsi de
la Seine, le Sein ? Nous nageons en pleine bouffonnerie ! Le maire de
Rouen, ne voulait-il, il est vrai, remplacer la statue de Napoléon par celle
d’une femme ?

Dans le même ordre d’idée certains critique l’idée d’évoquer30
les DOM-TOM, il paraîtrait que cela sonne comme tam-tam …
Comment s’étonner après de telles âneries qu’un retraité breton assigne
en justice « pour troubles du voisinage » un des commerçants qui tient à
proximité de chez lui une crêperie, au motif qu’il dégage une odeur
pestilentielle de …crêpes ! L’exploitant de son côté a recueilli soixante-quatre mille
signatures de soutien, ce qui fera un peu de lecture aux juges du tribunal
de Saint-Brieuc qui auront à régler ce différent le 16 février prochain.
Autant les effluves nauséabondes d’une station d’épuration sont
insupportables mais est-ce comparable avec le parfum d’une crêpe au
chocolat, à la confiture, ou d’une galette de froment au jambon.

Il n’y a pas de jours où des citadins venant s’installer à la campagne se
plaignent de nuisances sonores, comme le chant du coq. Qui ne se
souvient du fameux coq Maurice sur l’île d’Oléron en 2019 et la
condamnation de son propriétaire à 1200 euros d’amendes et 3000
euros de dommages et intérêts pour « troubles anormaux de
voisinage ». Chaque propriétaire est en effet responsable de son animal
en vertu de l’article 1385 du code civil. Mais d’autres mauvais coucheurs
s’en prennent aussi aux cloches des églises qui sonnent l’heure et les
offices religieux depuis des siècles. Désormais le législateur, par une loi
de janvier 2021, a protégé le « patrimoine sensoriel » des campagnes.
Qu’une loi soit indispensable pour le bien vivre ensemble, il aura fallu
attendre le 21 ème siècle pour voire cela, on marche vraiment sur la tête.
Qu’avant d’autoriser l’installation de certaines activités, une scierie, une
discothèque par exemple l’administration réalise une enquête
de commodo et incommodo cela est tout à fait légitime car le tapage
nocturne, mais aussi diurne, constitue une nuisance sonore et une gêne
souvent insupportable pour les riverains.

En réalité notre société, dite civilisée, ne supporte plus la moindre
contrariété, l’individu est devenu égoïste, jaloux, hargneux quand ce
n’est pas agressif, et pour la moindre futilité est prêt à intenter un procès
ou, pire, à se faire justice lui-même.

Conclusion : la modernité n’est pas synonyme de progrès, en particulier
dans le domaine des relations sociales.

 

 

 

 

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