Le clair-obscur d’une footballeuse tanzanienne.

Par le petit bout de ma lorgnette -  La chronique de Jean-Yves Duval Dessin Philippe Morelle
Par le petit bout de ma lorgnette -  La chronique de Jean-Yves Duval - Dessin : Philippe Morelle

Le clair-obscur d’une footballeuse tanzanienne.

Parmi les motifs de Vladimir Poutine de fustiger l’occident et de l’accuser
de dégénérescence il y a notamment l’abandon des valeurs morales,
l’homosexualité, le transgenre et les gay-pride. Avec l’histoire qui suit le
maître du Kremlin va trouver un nouveau motif de s’insurger contre ce
qui à ses yeux s’apparente à des déviances sexuelles sauf que cette fois
c’est l’Afrique qui est en cause, et non l’occident.
Depuis quelques temps l’équipe féminine du Cameroun soupçonne une
joueuse tanzanienne de football d’être … un joueur, tant il est vrai que
sous son maillot la footballeuse présente une morphologie androgyne.
De là, à l’accuser d’être un garçon manqué il n’y a que l’épaisseur d’une
semelle à crampons.

Pour en avoir le cœur net et lever toute suspicion il a été décidé de faire
subir une « expertise de genre » à la porteuse du numéro 7, dans une
clinique de Johannesburg en Afrique du Sud. Malheureusement celle-ci
n’a pu se soumettre à l’examen médical ayant été victime d’un accident
de la route entre l’aéroport et la clinique. Bien décidée à faire toute la
lumière dans cette sombre affaire l’équipe du Cameroun a alors saisi la
Fifa. A croire que les anciennes stars du ballon rond seraient des
spécialistes des roupettes, il n’y aurait que la taille de la sphère qui
diffère.

A quelques jours de la 22 ème édition de la Coupe du monde qui se tiendra
au Qatar les responsables de l’instance dirigeante du football mondial
n’avaient pas besoin de cette patate chaude.
Nos Sherlock Holmes suisses du ballon rond vont devoir répondre à
deux questions épineuses ;
– L’équipe de Tanzanie sélectionnerait-elle des garçons pour battre
leurs adversaires féminines ?
– La joueuse incriminée est-elle bien une femme dans un corps
d’apparence masculine ?

On attend beaucoup du résultat de leurs investigations afin que le doute
soit levé à un moment ou de nombreuses athlètes hyperandrogéniques
se disent montrées du doigt du fait de leur différence et d’un taux de
testostérone supérieur qui engendrerait une inégalité de victoires. Saisi
sur la base d’une étude scientifique le Tribunal arbitral du sport à lui-
même donné sa langue au chat.

Du coup, je m’interroge, peut-on encore dire « Né(e)) dans un chou
ou dans une rose » ?

 

 

 

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